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 quelques précisions sur la terminologie

 

-pour faciliter la lecture, les modes sont référencés en fonction de leur transposition: là où MESSIAEN nomme M3 3 la troisième transposition du mode 3 et M6 5 la cinquième transposition du mode 6, on utilise plutôt DM3 (=F#M3=BbM3) et EM6 (=BbM6) / D et E ne sont pas des toniques, ces notes servent de base à partir desquelles sont construits les modes ( même si pour certains modes cette note de référence peut signaler une sensation de gravité ) / par souci de commodité, MESSIAEN part de C pour classer les modes, ‘mais on peut partir sur d’autres notes. Les MATL n’ont pas de ton initial ’( TRCO, page 107 ) / on utilise ici le terme ‘initiale’ pour désigner la note de référence

 – à propos de la notion de transposition : prenons l’exemple du mode 4 qui a 6 transpositions: suivant la classification utilisée par MESSIAEN, la disposition initiale de CM4 est aussi sa première transposition : CC#DFF#GG#B ( il n’existe pas de transposition 0 ) / pour une question de lisibilité, on choisit systématiquement la ‘transposition’ du mode au plus près de C : on préfère toujours FM7 à BM7, DbM6 à GM6, EM4 à BbM4, DM2 à BM2, CM1 à AbM1, EbM3 à GM3,… F#M4 sera toujours remplacé par CM4, AM6 sera toujours remplacé par EbM6,etc… / pour les MATL à note ajoutée, le programme MOLTexplorer opte pour une lecture circulaire / exemple : l’ensemble de notes C C# D E F F# G# A# B sera chiffré CM6 add C#, mais transposé d’une quarte triton l’ensemble C D E F F# G G# A# B sera chiffré F#M6 addG ( voir le chapitre consacré aux modes avec note ajoutée )

-terminologie des intervalles :

m2 = seconde mineure

M2 = seconde majeure

m3 = tierce mineure

M3 = tierce majeure

P4 = quarte juste

#4/#11 = quarte triton, quinte diminuée

P5 = quinte juste

m6 = sixte mineure, quinte augmentée

M6 = sixte majeure

m7 = septième mineure

M7 = septième majeure

– les notes constituantes du mode sont appelés ‘degrés’: E est le 3ème degré de CM6, G est le 6ème degré de CM3, F est le 4ème degré de CM4, etc…‘par degré’ sera utilisé pour signifier le mouvement d’une note vers la note qui la précède ou la succède au sein d’un mode donné/ exemple pour CM4, le mouvement ‘par degré’ ascendant sera C Db D F F# G Ab B C, et le mouvement ‘par degré’ descendant sera C B Ab G F# F D Db C.

– utilisation des enharmonies: on favorise la ‘ lisibilité tonale’ des intervalles et des accords / ainsi, le plus souvent, B-A# sera préféré à B-Bb, B-D# sera préféré à B-Eb, etc…/ pour des raisons pragmatiques, Cb, Fb, E# et B# disparaissent du langage : D-B sera donc préféré à D-Cb ( même si la référence est Eb min harmonique ), B-F est préféré à B-E# même si la référence est B maj #11 ), etc… le plus souvent ( mais pas toujours ) F#-F est préféré à Gb-F ( même si l’accord de référence est Gb maj ) / d’autres choix subjectifs sont également faits pour rendre lisibles certains accords hybrides ou passages très fournis /  une attention est également portée sur la dissociation main gauche/main droite pour le piano, en rendant reconnaissables certaines triades/tétrades ou regroupements à caractère tonal référencé…mais une systématique est impossible vu le foisonnement du langage et les multiples interprétations possibles, la part de subjectivité privilégiera donc toujours le bon sens

– les ‘passages en italique’ signalent toujours des citations de MESSIAEN ( aussi des écrits ou des termes techniques de son vocabulaire musical ), elles s’intègrent le plus souvent dans le narratif, et sont immédiatement référencées pour fluidifier la lecture / vu que le format de présentation web défile le texte de manière ininterrompue, les références plus longues apparaissent en général à la fin des paragraphes ou des passages concernés /  lorsque la référence manque, c’est qu’elle est citée de mémoire, ou a été prise au vol sans en noter les sources / toutes les références sont à retrouver sur la page ‘sources /inspirations’

– certains termes sont ‘empruntés’ à la set-theory et à la transformational theory (*1):

  • CH ( classes de hauteurs ) ( en anglais PC: Pitch Class ) : PC représente chacune des 12 notes, sans considération d’enharmonie ou de registre. 12 notes chromatiques = 12 PC : C=0, C#=1,…, B=11.
  • ECH ( ensemble de classes de hauteurs ) ( en anglais PC set : Pitch Class set ) : PC set représente la liste des PC contenus dans un ensemble de notes, sans considération ni de l’ordre ni de la fréquence d’apparition, mais ordonnés au plus proche de C. PC set de C Maj = [ 0, 4, 7 ], PC set de CM4 = [ 0, 1, 2, 5, 6, 7, 8, 11 ].
  • CI ( classes d’intervalles ) ( en anglais IC : Interval Class ): IC est la représentation numérique du nombre de demi-tons contenus dans un intervalle. M2=2, m2=1, #11=6, etc…
  • SI ( structure intervallique ) : au sein d’un groupe de notes donné, SI recense les intervalles allant d’une note à l’autre dans leur ordre d’apparition, en incluant l’intervalle séparant la dernière note de la première (*2).

Ainsi, SI de CEG = ( 4, 3, 5 ).

  • VI ( vecteur intervallique ) ( en anglaise IV : Interval vector ) : au sein d’un groupe de notes donné, IV recense l’ordre ascendant des intervalles existants entre toutes les notes du groupe. Considérant l’équivalence entre un intervalle et son complément-renversement ( m2=M7, M2=m7, m3=M6, M3=+5, P4=P5, #11=#11 ), l’ IV de CEG ( intervalles CE, CG, EG, EC, GC, GE ) = < 0 0 1 1 1 0 > ( 0 m2, 0 M2, 1 m3/M6 –EG/GE-, 1 M3/+5 -CE/EC, 1 P4/P5 –GC/CG- )
  • FI ( fonction intervallique ) (en anglais IFUNC : Interval Function ) : au sein d’un ensemble de notes donné, FI recense les intervalles existants entre toutes les notes du groupe ( de C à E, de C à G, de E à G, de E à C, de G à C, de G à E ), mais fait clairement la différence entre un intervalle et son complément-renversement: entre m2 et M7, entre M3 et +5, etc… La IFUNC de CEG = [ 3 0 0 1 1 1 0 1 1 1 0 0 ]

(  3 P8 –CC/EE/GG-, 0 m2, 0 M2, 1 m3 –EG-, 1 M3 –CE-, 1 P4 –GC-, 0 #11, 1 P5 –CG-, 1 +5 –EC-, 1 M6 –GE-, 0 m7, 0 M7 ) (*3) 

PC set, PF, SI, IV et IFUNC représentent donc 4 lectures analytiques différentes d’un même groupe de notes (*4)

Pour l’ensemble CEG:  PCs = [ 0, 4, 7 ], SI = ( 4, 3, 5 ), IV = < 0 0 1 1 1 0 >,  IFUNC =  [ 3 0 0 1 1 1 0 1 1 1 0 0 ] (*5)

(*1) : la set theory introduit la notion de Prime Form ( PF, structure de base ), qu’on pourrait définir par la réduction d’un ensemble de notes à sa forme la plus compacte, à son essence / cette théorie a été développée principalement par Allen Forte ( ‘the structure of atonal music’ ) et est essentiellement un excellent outil d’analyse / suggestions de lecture pour une explication précise du concept de prime form:  ‘the structure of atonal music’( ALLEN FORTE ), ‘analytical approaches to 20th century music’ ( JOEL LESTER ),…/ pour une introduction claire et compacte à la ‘set-theory’ et à la ‘transformational theory’ (en français ): lire MORENO ANDREATTA, ‘ une introduction à la set-theory’ , et https://en.wikipedia.org/wiki/Set_theory_(music). Les quelques définitions, explications, références et classifications utilisées ici s’en inspirent et servent surtout à l’analyse

(*2) : on notera ici une différence avec le système de JOHN O’GALLAGHER qui, dans son livre ‘twelve tone improvisation, a method for using tone rows in jazz’, préconise, pour des raisons pratiques, de réduire la SI d’une triade à deux intervalles, ne tenant pas compte de l’intervalle entre la troisième et la première note. Ainsi pour lui, la triade CEG = 4 + 3 ( 4 3 )

(*3) : le premier chiffre correspond à l’intervalle d’octave, il représente donc ici la cardinalité de l’ensemble, à savoir le nombre de notes présentes

(*4) : IV et IFUNC définissent le contenu intervallique d’un ensemble de notes. IV présente l’avantage de la concision analytique, mais dans la pratique, IFUNC fait la distinction entre un intervalle et son complément-renversement ( entre m2 et M7, entre P4 et P5, etc…), il est donc quelque part plus proche de la ‘réalité’ musicale.

 (*5) : les modes de présentation des ensembles et structures diffèrent souvent d’un auteur, d’un article ou d’une méthode à l’autre / nous avons choisi cette logique :

PC set : entre parenthèses [ square braquets ], avec virgules

SI : entre parenthèses ( regular braquets ), avec virgules

IFUNC : entre parenthèses [ square braquets ], sans virgules

IV : entre parenthèses < angle braquets >, sans virgules

PF : entre parenthèses (regular braquets ), avec virgules ( MOLTexplorer utilise T (ten) pour 10 et E(eleven) pour 11

 

–  acronymes/abréviations

MATL = mode(s) à transpositions limitées

MOLT = mode(s) of limited transposition

OM = OLIVIER MESSIAEN

TLM = traité de mon langage musical

TRCO = traité de rythme, de couleur et d’ornithologie

CD = complément dodécaphonique

MC = modes complémentaires

ARC = accords à résonance contractée

ARTMNB = accords à renversements transposés sur une même note de basse

AT = accords tournants

ST = signatures tonales

SM = signatures modales

CM = conduites modales

STD = subsets tonaux disjoints

TC = talea color

PC set : pitch class set

SI : structure intervallique

IFUNC : interval function

IV : interval vector

PF : prime form

t : transposition ( t+1 : un 1/2 ton plus haut, t-2 : un ton plus bas, etc…)

P: prime form (*)

R : mouvement rétrograde

i: inversion

Ri : mouvement rétrograde de l’inversion

(*): la série de référence dans un matrix dodécaphonique / P, R, i et Ri y sont toujours accompagnés d’un chiffre qui indique leur transposition / nb : dans ce système, la série initiale est P0, contrairement à MESSIAEN qui répertorie la configuration initiale d’un MATL comme sa première transposition )