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IVES (2)

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2 phrases de 16 notes balisent chaque structure ( 1,2,3 ), elles se ressemblent mais pas tout-à-fait non plus, elles forment un long serpent mélodique quasi sériel qui suit la clave apaisée de IVES(1) : SSLLSLLSLLSLLLL ( S=2 croches, L=3 croches )

ces mélodies peuvent être jouées haut perchées ou servir de continuum de basse

chiffres 1,2 et 3 en proposent 3 harmonisations distinctes, suivant les couleurs d’accords de ‘CENTRAL PARK IN THE DARK’, qui s’inscrivent sur le continuum avec des valeurs doublées ( S=4 croches, L=6 croches )

la marche harmonique est calme, mais ça bouillonne en dessous : basse et batterie divisent les valeurs courtes et longues en sextolets

la valeur courte peut être sectionnée en 2×3 ou 4+2 ou 2+4

la valeur longue peut être sectionnée en 4+3+2 ou 4+2+3 ( ou 2+3+4 ou 2+4+3 ou 3+2+4 ou 3+4+2 )

la basse mélodise modalement ces différents sectionnements : ainsi, chaque durée est phrasée différemment par la rythmique basse-batterie, créant un foisonnement intense en profondeur d’un long fleuve tranquille ( voir exemples audio plus bas )

au-dessus de la portée : indications des mesures en valeurs courtes-longues / en-dessous de la portée : mélodie en valeurs courtes-longues

chiffre 1 : propose une version compressée des 8 accords construits par quartes successives (cf IVES(1) lettre B)/ les 8 accords sont jouées 2x / les chiffrages tonaux hybrides reflètent des couleurs possibles, mais servent surtout de repères d’orientation

D maj11 add#11=Amaj11 addb7

5 – G# : EbM3 + E

6 = GCFBbEbG#C#F# = Cm phrygien add#11= Dbmaj11 add#11=Abmaj11 addb7

6 – G : DM3 + Eb

7 = (E)ADGCFBbEbAb = Dm phrygien add#11=Ebmaj11 add#11=Bbmaj11 addb7

7 -E -A : EbM3 + C

(7 est un accord à 9 notes, on enlève les 2 notes les plus graves de l’accord original pour rester dans la même optique de chiffrage)

8 = BEADGCF = Em phrygien = Fmajb5 = Cmaj ionien

8 : EbM3 + C

(8 est un accord à 7 notes dans le score original)

 

chiffre 2 : propose une version distillée de 8 accords construits par alternance d’intervalles de quartes triton et de quintes (cf IVES(1) lettre C), les 8 accords sont jouées 2x / ne gardant que quelques notes des accords, la distillation éclaircit un instant la densité harmonique du morceau / IVES(3) met en jeu les 8 accords dans leur configuration totale

( C9 : EM4 / C10 : FM4 / C11 : CM4 / C12 : C#M4 )

 

chiffre 3 propose une version distillée des 7 accords construits principalement par succession de quintes ( quelques exceptions D4,D6,D7 ) (cf IVES(1) lettre D), les 7 accords sont joués 2x / chiffrages MATL possibles avec notes ajoutées, mais le morceau semble suggérer de privilégier les couleurs majeures ( ou relatifs mineurs )

D1 : Bbmaj9 13 ( DM3+G / EbM3+C )

D2 : F#maj9 13 ( DM3+Eb / EbM3+Ab )

D3 : Emaj9 13 ( C#M3+F# / CM3+C# )

D4 : est différent des autres accords ( premier intervalle est un triton E-Bb )

pour garder la même orientation dans la lecture tonale, on l’apparentera à Fmaj9 13, en imaginant la tierce

D5 : Fmaj9 13 ( DM3+G / C#M3+D )

D6 : Dbmaj9 #11 13 ( C#M3+Bb )

D7 : Cmajb9 13 ( C#M3+D ), mais la conduite des voix en triades oriente plutôt une cadence vers Amaj9

 

IVES (II) montre peut-être les limites du chiffrage hybride, ici une pâle traduction chiffrée bien décalée de la magnitude des 4 couleurs d’accords en jeu / les chiffrages MATL sont ici plutôt anecdotiques : jusqu’au bout du raisonnement, mais peut-être déphasés du propos musical / pour improviser sur ces matières, mieux vaudra s’inscrire dans les logiques de construction des accords et leurs conduites de voix plutôt que dans l’analyse verticale

dans la vraie vie, IVES (2) pourrait ressembler à ceci:

( OCTURN ‘7 EYES’ : LYNN CASSIERS : voice / FABIAN FIORINI : piano / JOZEF DUMOULIN : keyboards / NELSON VERAS : guitar /                                                        BO VAN DER WERF: baritone sax / JEAN-LUC LEHR : bass / CHANDER SARDJOE : drums )