grey tara

par stéphane galland/ jozef dumoulin / cyrille obermuller / bo van der werf

 

GREY TARA

en jeu : MOLT-12-tone / polymodalité /spectre large / talas

les cellules mélodiques sont sérielles, mélanges de permutations symétriques ou libres, de séries all-intervals, de renversements aléatoires et d’agencements affectifs / 3 blocs ( A, B et C ) = 3 déclinaisons d’une même matrice

 

 A1/ B1

les séries sont divisées en deux blocs de 6 ( on navigue dans une organisation sérielle de confort : les cellules mélodiques horizontalisent les accords / les accords verticalisent la cellules mélodiques ), mais les courbes mélodiques survolent cette micro organisation interne / certaines notes sont ‘timbrées’, ces harmonisations fuyantes ‘complètent’ la lecture modale ( modal complement ), et doivent juste effleurer pp la ligne mélodique principale  

C1 :

les accords deux par deux forment une série, les cellules mélodiques sont sérielles mais indépendantes des accords et des chiffrages modaux

les parties solos A2, B2 et C2 reprennent les mêmes squelettes harmoniques, et chacun des accords à 6 sons est colorié d’un complément modal de 4 ou 6 notes ( qui génère une couleur modale M7 ou une série / ces 24 accords s’inscrivent dans la formule rythmique matsya ( lire plus bas ), le déphasage thématique est gommé

 

explication pour la partie solo A2 :

bass

ligne mélodique construite sur la formule rythmique matsya, toute en étirement :

3-2-3/ 4-2-4 / 5-2-5 / 7-2-7 / 9-2-9

 

pour l’effet de boucle ( expansion-contraction ), on lui adjoint son miroir :

9-2-9 / 7-2-7 / 5-2-5 / 4-2-4 / 3-2-3

 

ce qui donne :

3-2-3/ 4-2-4 / 5-2-5 / 7-2-7 / 9-2-9  +  9-2-9 / 7-2-7 / 5-2-5 / 4-2-4 / 3-2-3

 

la systématique est floutée par l’addition des deux premières valeurs de chaque cellule, la ligne s’étire :

5-3 / 6-4 / 7-5 / 9-7 / 11-9  +  11-9 / 9-7 / 7-5 / 6-4 / 5-3

 

= 66 doubles croches x 2 = 33 temps x 2 = 66 temps = la forme = ( 2x 4/4 + 2 x 5/4 + 2x 6/4 + 2x 7/4 + 2x 6/4 + 2x 5/4 )

 

deux modes M7 ( CM7 + EM7 ) vont être mélodisés sur ces 2 x 10 durées

C B A C# Ab G  D F# F Eb     E D# C# F C B F# Bb A G

 

cette séquence est transposée 5x en demi-tons descendants, on parcourt ainsi (2x) les 6 transpositions M7

( les transpositions sont indiquées dans le score )

le cycle complet couvre A1, A2 et B1, il est répété texto sur B2, C1 et C2

en ornements, des serpents mélodiques sériels ( 2 par 2 ) et haut perchés, dont les dyades descendantes découpent chaque mesure en 6 notes de durée égale ( 4 : 6, 5 : 6, 6 : 6, 7 : 6, 6 : 6, 5 : 6 ) / le cycle tourne sur une forme complète 2x 4/4 + 2 x 5/4 + 2x 6/4 + 2x 7/4 + 2x 6/4 + 2x 5/4 : il est donc répété 6x

 

source d’inspiration : une exposition à la FONDATION CARTIER sur la communication entre les animaux / en plus des solos en électrons libres,  GREY TARA organise méticuleusement un foisonnement de matières superposées : pour résonner ensemble, chaque ligne claire est timbrée dans une zone de tessiture précise, relativement perméable, à l’image des animaux d’une même espèce qui, pour communiquer entre eux et se repérer dans l’embouteillage spectral de la jungle amazonienne, doivent développer un timbre reconnaissable et choisir leur zone de fréquence