AW27
en jeu: accords tournants / MATL-12-TONE / MATL à note ajoutée / polymodalité / aléatoirité / principes de transformations
AW27 propose une mise en abyme et en perspective du premier mouvement de l’ opus 27 pour piano d’ANTON WEBERN
dans l’intro et l’outro le texte original ( mes 1 à 18 et mes 37 à 54 ) devient squelette / si parfois inversé et altéré de manière aléatoire, il est mis en mouvement et habillé intuitivement de séries mélodiques dispersées, seule son illusion et son ombre transparaissent :
exemple pour l’intro : les flèches indiquent la dispersion du texte des mesures 1 à 18
AW 27 intro (midi)
dans la partie centrale, le texte original ( mes 19 à 36 ) sert de nucleus pour générer deux séries d’accords tournants qui vont colorier sa ligne claire / il est joué texto et sert de liant ( idéalement en son neutre haut perché sinusoïdal ) / noté AW27 sur la partition, la ligne concentre la symétrie des mouvements croisés main gauche main droite / exemple pour la section I ( mesures 19-21 de la partition originale )
genèse des accords tournants :
chords 1
chaque note de la portée inférieure ( cf partition originale du premier mouvement de l’opus 27 ) est harmonisée en lui ajoutant les 3 ou 4* notes ou dyades suivantes de la ligne / si une note est doublée, on n’en garde qu’une dans la construction de l’accord : on obtient des accords à 7,6,5,4 ou 3 sons ( dû à la construction en miroirs des lignes ) / les voicings et la conduite des voix sont construits intuitivement, les notes communes d’un accord à l’autre sont octaviées / les notes d’approche doivent être analysées comme faisant partie de l’accord qu’elles précèdent
(* 3 notes suivantes pour les sections open 1 et 2, et 4 notes pour les sections open 3, 4, 5, 6 et 7)
chords 2
chaque note de la portée supérieure ( cf partition originale du premier movement de l’opus 27 ) est harmonisée en ajoutant les 4 notes ou dyades suivantes de la ligne / si une note est doublée, on n’en garde qu’une dans la construction de l’accord : on obtient des accords à 7,6,5,4 ou 3 sons ( dû à la construction en miroirs des lignes ) / les accords sont construits systématiquement : les notes qui changent prennent généralement le chemin le plus court vers l’intervalle suivant ( le plus petit intervalle possible / le changement est donc minimum, excepté les sauts d’octave ( random ) / ce modus operandi générateur est quasi systématique
le texte est sectionné de matière subjective, il ne délimite pas les doubles séries en miroir, et chaque section peut devenir un terrain d’expérimentation différent
une approche modale pour l’improvisation sur les accords tournants
les logiques de construction des accords tournants génèrent des clusters hybrides et inclassables / le choix des voicings verticalise l’éther des micro-mouvements et en propose une lecture compacte, il suggère parfois des mouvements cadentiels et des zones de confort, mais est difficilement chiffrable si on utilise la notation conventionnelle
sections I, II, III et IV
le grid harmonique représente le mouvement de morphing des accords tournants de la portée supérieure ( chords 1*) / les pointillés indiquent les changements de couleurs d’un ensemble de notes à l’autre
( *dans le contexte de l’improvisation, les chords 2 serviront ici seulement de couleurs complémentaires, plutôt haut perchées )
pour apprivoiser ce matériel et improviser dessus/autour/avec, je propose un chiffrage modal chirurgical: il indique des appartenances modales de chaque ensemble, balise la navigation et oriente le soliste mais aussi la basse et l’accompagnement harmonique s’il y a lieu / il est une option parmi un nombre impressionnant de possibles / sachant que chaque agencement génèrera sa propre musique, on trouvera ici les cartographies complètes pour les sections I à IV
chaque section (15 temps ) est open for solos, les matières peuvent se croiser et se superposer :
– le grid est le fil rouge, les instruments harmoniques pourront révéler le morphing d’une mesure à l’autre, et une approche possible pour le soliste sera de faire évoluer son discours en s’appuyant sur ces micro-mouvements / la lecture modale reflète le morphing et servira de repère
– les chords 1 peuvent parfois être injectés texto pour la ponctuation
– le squelette AW27 n’est pas un fil rouge, mais peut être cité de temps en temps
– les chords 2 seront surtout utilisés comme couleurs complémentaires ( et pourront par exemple être joués pp à l’octave supérieure )
– une mélodie clôture chaque section, ensemble avec le texte des chords 1 et ( optionnellement ) des chords 2 / elle souligne souvent la découpe des chords 1 et les commente en miroir mélodiques abstraits
section V
à partir de la section V, les improvisations s’inscrivent dans un morphing qui s’étire, le paysage devient plus flou / parmi les nombreuses appartenances modales possible, focus sur le mode 3
16 accords tournants s’étalent sur 26 temps
3 couleurs ( V.1, V.2, V.3 ) ( organisation libre, on peut tourner sur chaque couleur ou tourner sur la section V complète )
V.1 ( correspond aux accords 1 2 3 4 de chords 1 ) : 9 temps
la couleur du pôle 1 ( Eb E F F# G Ab ) évolue librement vers le pôle 2 ( Eb E B C C# D ) autour de l’axe commun Eb-E, s’inscrivant dans une découpe 4+1+2+2
V.2 ( correspond aux accords 5 6 7 8 de chords 1) : 6 temps
un nucleus G B C C# D ( +E ) génère des accords libres qui s’inscrivent dans la découpe 2+1+2+1
V.3 ( correspond aux accords 9 à 16 de chords 1) : 11 temps
la couleur du pôle 1 ( E G B C C# D ) évolue librement vers le pôle 2 ( E F# B C D# ) autour de l’axe commun E_B-C, , s’inscrivant dans une découpe 1+2+1+2 + 1+1+1+2
section VI
un nucleus D# E F F# G (+C) génère des accords libres qui s’inscrivent dans la découpe 1+2 + 1+2 + 1+3
section VII
la couleur du pôle 1 (E F F# G C ) évolue librement vers le pôle 2 ( E F F# G G# A ) autour de l’axe commun E F F# G, s’inscrivant dans une découpe (2)+1+2+1+1+2+1+2(+3)
dans cette section les chords 2 peuvent aussi devenir la référence harmonique principale pour l’improvisation, les accords écrits sont alors joués en ostinato al niente
une outro plus pétillante clôture le morceau : comme pour l’intro, le texte original ( ici les mesures 37 à 54 ) devient squelette et est mis en mouvement et habillé intuitivement de séries mélodiques dispersées, seule son illusion et son ombre transparaissent