the moon behind her

 

en jeu :  harmonie horizontale ( modalité étirée ) /mélodie verticale ( résultante harmonique d’un ensemble de notes ) / chiffrages hybrides / MATL à note ajoutée / MATL-tonalité / kaleïdoscope rythmique / organisation harmonique double pour les solos

dans ce morceau je voulais expérimenter la dissolution d’un choral dans un foisonnement rythmique complexe, en altérant affectivement les mélodies résultantes

le choral d’accords :

 ce choral d’accords est une des composantes du morceau BLACK TARA : une suite de 6 accords transposée 4 x parallèlement   CM6-DbM6-EM6-FM6

le complexe rythmique superpose 6 claves différentes, issues d’un principe de permutations d’un même nucleus de départ                 ( 456765 ) où chaque durée est répétée 4x

1 ) 555544445555666677776666 ( souligné par mélodie 1 )

2 ) 666677776666555544445555 ( souligné par mélodie 2 )

3 ) 444455556666777766665555 ( fondu dans le choral )

4 ) 555566667777666655554444 ( fondu dans le choral )

5 ) 666655554444555566667777 ( souligné par la mélodie de basse )

6 ) 555566664444555577776666* ( souligné par la mélodie de basse )

 

les claves 1 – 2  et  3 – 4 sont en miroir / la clave 6 propose un miroir hybride de la clave 5

les claves 5 et 6 sont la référence principale pour la partie solos

les accords sont distillés aléatoirement sur ces claves superposées, et si certaines notes sont altérées ( en fonction de la conduite des voix, ces choix sont totalement affectifs ), elles ‘restent’ dans le mode

exemple pour la première série d’accords ( CM6 )

les lignes des mélodies 1 et 2 et la basse sont optionnelles, leurs tenues ( freeze) font résonner le choral, ajoutent du relief et arrondissent l’écoute

pour la partie solos, le choral est divisé en trois parties et agit en continuum : les parties I et III en proposent deux lectures rythmiques différentes, chacune avec un éclairage harmonique associé,  la partie II sert d’interlude

 

partie I

I1 et I2 sont enchainés, un même continuum est soumis à deux découpes rythmiques différentes

pour I1 et I2 : les 4 premières mesures sont répétées ad lib, ensuite une mesure s’ajoute à chaque reprise

I1

5555 ad lib

on cue :

55556
555566

5555666

55556666

 

I2

6666 ad lib

on cue :

66665

666655

6666555

66665555

(repeat ad lib)

 

partie III

III1 et III2 sont enchainés, un même continuum est soumis à deux découpes rythmiques différentes

pour III1 et III2 : les 4 premières mesures sont répétées ad lib, ensuite une mesure s’ajoute à chaque reprise

III1

7777 ad lib

on cue :

77776
777766

7777666

77776666

 

III2

6666 ad lib

on cue :

66667

666677

6666777

66667777

(repeat ad lib)

 

les chiffrages proposent une lecture harmonique subjective mais cohérente : à l’écoute des conduites de voix, j’ai traduit les notes constituantes de la mesure en accords chiffrés ( chiffrages tonaux pour la partie I, chiffrages modaux pour la partie III )

on notera, et c’est tout l’intérêt ici, que chaque découpe a son chiffrage distinct / ceci est dû à la différence du nombre de notes par mesure et à une perception différente de la conduite des voix ( temps forts de chaque mesure )

pour les solos, on choisira entre une approche intuitive (improviser un contrepoint autour du choral, les oreilles grandes ouvertes), une approche plus rationnelle ( en jouant autour de la grille ), ou une approche horizontale ( survoler le contrepoint en le commentant modalement / voir les longues plages modales marquées * : CM6, DbM6 addBb, EM6 add F, EM6 addC#, FM6 addF# ) / ces grilles de lecture sont forcément réductrices, chacune occultant ses propres zones floues, mais comme elles résultent de choix précis, elles peuvent aiguiser et orienter le discours

version annotée :

THE MOON BEHIND HER  ( from 06’35 to 11’28  )

bram de looze : piano

jozef dumoulin : keyboards

cyrille obermuller : bass

nelson veras : guitar

sam ber : drums

bo van der werf : baritone sax